Une étude de l'ADRASS (Association pour le développement de la recherche appliquée en sciences sociales), à partir de cas recensés en Belgique dans deux sites industriels : Harmignies (usine COVERIT) et Kapelle-op-den-Bos (usine ETERNIT).
André Lambert - septembre 2015
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Moins de 8 mois après l’octroi d’une autorisation environnementale de Classe 1 à une société de transport et terrassement située rue Marcelis à Wezembeek-Oppem, des fibres d’amiante ont été décelées à proximité.
Cette analyse a été effectuée à la demande d’un riverain habitant rue Gergel auprès d’un centre certifié indépendant.
Cette découverte est d’autant plus inquiétante que cette entreprise est située à côté de deux écoles maternelles que fréquentent quotidiennement 180 enfants de 3 à 6 ans.
Cette autorisation de Classe 1 (le plus haut niveau en Flandre) permet entre-autre à cette entreprise de :
stocker de l’amiante;
broyer des déchets de chantier à l’air libre.
Selon les spécialistes, le risque principal pour la population avoisinante se situe dans ce dernier point (le broyage).
Des riverains, les deux écoles maternelles et des parents d’élèves avaient introduit 108 lettres d’objections auprès de la Commune lors de l’enquête publique... en vain. Ils ont ensuite interjeté appel auprès de la Ministre Flamande de l’environnement... en vain. Depuis, des riverains et parents ont introduit une action auprès du Conseil d’Etat. Celle-ci est actuellement en cours.
La Commune n’a introduit aucun recours contre cette autorisation. Ni auprès de la Ministre, ni auprès du Conseil d’Etat. Pourtant, les avis des spécialistes sont clairs quant aux risques pour la santé et plusieurs mises en garde avaient ainsi été formulées :
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Les travailleurs décédés de l’amiante ont perdu en moyenne vingt années de vie !
L’ABEVA a pris connaissance des résultats d’une étude scientifique réalisée par les démographes de l’association ADRASS, relative aux années de vie perdues, à cause de l’amiante, par les personnes qui en ont été victimes. S’il s’agit ici de travailleurs, on peut aussi estimer que les résultats doivent être proches pour d’autres catégories de victimes : membres de la famille des travailleurs, bricoleurs ou victimes environnementales (notamment habitants au voisinage des usines d'amiante).
Les démographes de l’ADRASS ont étudié deux cohortes de travailleurs décédés, l’une est celle des travailleurs de Coverit, une ancienne usine d'amiante ciment, située à Harmignies près de Mons, l’autre est celle de travailleurs des usines Eternit à Kapelle-op-den-Bos et Tisselt (Brabant flamand).
Avec une méthode rigoureuse, et testée auprès des meilleurs spécialistes du domaine, l’étude a pu, en se référant à la durée de vie moyenne de chaque génération, établir la perte en années de vie perdues par les victimes de l’amiante.
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Même si nous nous en doutions par notre connaissance du terrain et nos rencontres avec les victimes de l’amiante, les résultats de l'étude de l'Adrass confirment que le dommage causé est majeur. Ils nous renforcent, nous membres de l'Abeva, dans notre conviction que la réparation due aux victimes, doit être forte et complète, et que la prévention aujourd’hui est essentielle pour éviter la répétition de pareils drames dans le futur.
Après un long combat, nous avons obtenu la création, en 2007, de l’AFA, Asbest Fonds Amiante (fonds belge d’indemnisation des victimes de l’amiante). Un acquis très important qui avait permis, à la date du Ier avril 2015 , l'indemnisation de 1453 victimes de mésothéliome dont 338 victimes non professionnelles, et de 735 victimes d'asbestose. Mais le dispositif de l'AFA reste insuffisant et devrait être amélioré. Dès la création de l’AFA, l’ABEVA a proposé des réformes qu’elle rappelle avec insistance ici :
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Les années perdues à cause de l’amiante
A partir de cas recensés en Belgique dans deux sites industriels : Harmignies (usine COVERIT) et Kapelle-op-den-Bos (usine ETERNIT)
SYNTHESE
La problématique
Nous nous sommes basés sur un fichier de victimes de l’amiante de l’entreprise COVERIT, réalisé par un ouvrier – Michel Verniers - qui finit par mourir lui aussi des conséquences de l’exposition à l’amiante. Nous avons pu compléter ce fichier auprès du Fonds des Maladies Professionnelles et inclure le site de Kapelle dans notre analyse. Au total, nous avons pu étudier 237 cas, qui nous ont permis de mesurer le nombre d’années perdues par les victimes.
Contrairement à la pratique courante en démographie, qui aurait consisté à rapporter les décès causés par l’amiante à la population des entreprises, nous avons comparé les durées de vie de chaque victime aux durées de vie accomplies ou probables de sa génération, constituée de toutes les personnes nées la même année qque la victime. La raison de ce choix méthodologique est qu’on ne connaît pas la population des travailleurs soumise au risque.
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Le 13 décembre 2009, il y a juste 7 ans, décédait notre ami Michel Verniers, emporté par une maladie de l’amiante. Il a passé toute sa vie professionnelle à Coverit, de 1956, lorsqu’il y est entré à 14 ans, à 1987, année de la fermeture de l’usine. Il est ensuite resté en contact permanent avec ses camarades de travail, dont beaucoup sont décédés ou aujourd’hui atteints d’une maladie de l’amiante. Il les a soutenus et a consigné leurs mésaventures, ainsi que les siennes, dans un journal personnel qu’il tenait constamment à jour. C’est ce document unique que l’ABEVA publie aujourd’hui. Un témoignage irremplaçable sur la vie des ouvriers de l’amiante dans la deuxième moitié du 20ième siècle.
Le travail de Michel a été le déclencheur de l’étude scientifique réalisée par les démographes de l’ADRASS sur les années perdues par les victimes de l’amiante. Les informations qu’il a collectées constituent une base de données empiriques, certes imparfaite et qu’il a fallu étoffer, mais précieuse et irremplaçable.
Michel peut être vraiment qualifié d’ « épidémiologue aux pieds nus ».
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S. A. DES CIMENTS PORTLAND ARTIFICIELS BELGES
D'HARMIGNIES DIVISION COVERIT
HISTOIRE RACONTÉE PAR VERNIERS MICHEL
LA VIE A LA S.A.FABRECIM COVERIT
COVERIT a été constituée le 4 janvier 1913 son objet social était, entre autres, la production et la commercialisation de produits en fibres-ciment. L'usine située à SCHOONAARDE a été inondée, et complètement détruite avant guerre. En juin 1963, les Cimenteries et Briqueteries Réunies, C. B. R., rachètent les Ciments Portland Artificiels Belges D'Harmignies. En novembre de la même année, elles font apport de la Division COVERIT à la S. A .FABRECIM. Cette Division avait commencé ses activités en 1924. Sa rentabilité étant plus faible que celle du ciment, elle avait souffert d'un manque d'investissement. Le nouvel actionnaire principal, la COMPAGNIE FINANCIERE ETERNIT (99%), et LA SOCIETE GENERALE (1%), décide, à cette époque euphorique dans le secteur de la construction, d'investir dans sa nouvelle filiale. Son chiffre d'affaires est d'environ 400 millions. COVERIT été la seule usine d'amiante-ciment en WALLONNIE
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