"Le Tombeau de l’amiante", documentaire réalisé en 2021 par Nina Toussaint et Marie-Anne Mengeot, a été construit à partir de onze émissions réalisées pour la RTBF de 1977 à 2003, une période cruciale de l’utilisation de l’amiante en Belgique et en Europe. Tous les risques étaient connus des industriels, mais les travailleurs vont progressivement les découvrir à travers les maladies et la mort. Les 20 années qui précèdent l’interdiction de l’amiante en Belgique en 1998, sont des années cyniquement gagnées par l’industrie, grâce à sa propagande, à son déni et ses mensonges, grâce aussi à la passivité des pouvoirs publics et la complaisance de milieux scientifiques et syndicaux qu’elle a su rallier à sa cause. En 1995, le désamiantage du Berlaymont, le bâtiment abritant la Commission européenne, ouvre les yeux du grand public sur les dangers posés par l’amiante. Le long combat des victimes pour obtenir réparation pourra enfin commencer. En 2017, la cour d’appel de Bruxelles confirmera que la multinationale belge Eternit, ancien champion de l’amiante-ciment, connaissait les dangers de l’amiante depuis au moins les années 1960 et qu’elle a tout fait pour les dissimuler.
Une histoire qu’il est bon de connaître afin de tenter de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans d’autres circonstances avec d’autres substances.
Une nouvelle date de projection :
le 15 février à 20h au cinéma Le Parc à Liège Plus d'informations
Le dossier de presse est disponible ici
Dans le cadre des soirées Théma de la chaîne ARTE sera diffusé, le 20 septembre 2022 à 20h55, le film documentaire « L’amiante, l’histoire sans fin » de Thomas Dandois et Alexandre Spalaïkovich : https://www.arte.tv/fr/videos/096315-000-A/l-amiante-l-histoire-sans-fin.
Parmi les exemples abordés dans ce film figurent les travaux menés par Benjamin Lysaniuk (Prodig), Juan Pablo Ramos Bonilla (Universidad de Los Andes) et les membres du programme ERASEd à Sibaté (Colombie).
Les métastases du profit
Loin de se contenter de consigner les errements du passé, ce documentaire radiographie aussi notre époque : les symptômes d’une course au profit sont plus prégnants que jamais et les scandales se multiplient comme les métastases d’un capitalisme sans scrupule. L’amiante, elle, gagne de nouveaux marchés. En Russie, la plus grande mine du monde permet d'en exporter 600 000 tonnes chaque année, tout en niant l’idée de maladie professionnelle pour ses ouvriers... mais pas pour ses cadres. Au Bangladesh, des "petites mains" démantèlent cargos et supertankers européens farcis d’amiante sans information sur les dangers qu’elles courent. En Amérique latine, la colère gronde contre certaines entreprises européennes, comme le groupe franco-belgo-suisse Eternit, qui continuent d'exporter un produit pourtant interdit sur le Vieux Continent. Recueillant la parole d’experts, de scientifiques, de militants ou de personnes malades, cette investigation aux séquences chocs, expose une vérité sidérante : malgré les morts, la science et les évidences, la fibre tueuse a encore de beaux jours devant elle.
Réalisation : Thomas Dandois et Alexandre Spalaïkovich , France, 2022
Plan d’action sur l’amiante : Victimes oubliées et risques minimisés
Montréal le 8 août 2022
Déposé de façon très discrète le 16 juin dernier, le Plan d’action sur l’amiante du gouvernement déçoit énormément l’Association des victimes de l’amiante du Québec (AVAQ) parce qu’il occulte totalement la réalité des victimes de maladies causées par l’amiante et qu’il minimise les risques en n’indiquant pas clairement que la destruction de la fibre d’amiante est préalable à toute valorisation des résidus amiantés.
Contrairement au rapport du BAPE remis au ministre de l’environnement il y a deux ans, on ne retrouve dans le plan d’action aucune mention permettant d’alléger et de rendre le processus d’indemnisation plus simple et humain. Or, le ministre du travail a totalement ignoré cette recommandation dans le cadre de sa réforme récente du régime de santé et sécurité du travail. Le Plan d’action aurait fourni l’occasion idéale pour corriger cette lacune majeure mais malheureusement celui-ci ne mentionne pas du tout le volet indemnisation. C’est totalement inacceptable, car ce sont les victimes de maladies liées à l’amiante et leurs familles qui ont subi les conséquences graves de l’exploitation de l’amiante au Québec dans le passé. Les auteurs du rapport du BAPE, conscients de cette réalité, présentent dix principes directeurs centraux concernant les actions impliquant l’amiante dont celui-ci et son action afférente :
Principe : Le processus d’indemnisation des travailleurs doit être simple et humain
Action : Reconnaissance de l’irréfragabilité de la présomption pour le mésothéliome de la plèvre chez un travailleur exposé à l’amiante.
lire le document en pdf
On sait que les malades de l’amiante et leurs ayant droits qui font appel aux indemnités du Fonds amiante (AFA)1, ne peuvent pas, conformément au principe d’immunité du tiers responsable2, aller en justice (procédure civile) pour tenter d’obtenir un supplément d’indemnisation si elles estiment que leur dommage est insuffisamment couvert. Car si elles s’y risquent, elles sont privées du bénéfice de l’AFA. La proposition veut supprimer cette immunité, et donc cet obstacle (en tout cas pour les victimes qui ne sont pas en même temps des victimes professionnelles relevant du FEDRIS, pour lesquelles la situation ne change pas).
L’ABEVA soutient cette proposition.
The European Trade Union Confederation (ETUC) recently passed on a French-initiated alert to all its European affiliates regarding defective Proflow asbestos masks manufactured by the US 3M corporation. These protective masks are the most widely used masks on asbestos removal sites throughout Europe. In France alone, they are regularly worn by more than 25,000 workers.
The motor pulsing asbestos-contaminated air through the mask’s filter system could present rpm fluctuations during use. As the 160-litre per minute airflow required by the legislation and necessary for the proper functioning of the device is not constantly ensured, workers wearing this mask are no longer effectively protected against inhaling asbestos fibres.
According to Libération, the French newspaper revealing the affair to the general public, malfunctions of these powered air respirators were first reported to 3M management in May 2018 by one of its employees, herself alerted via the mask maintenance centres. She reported that “90 of 100 Proflow masks received have a problem with insufficient airflow” and “that there is no alarm when the airflow drops below 160 L/min”. Sidelined by her employer and faced with the inaction of 3M, which claimed that its masks were approved and therefore perfectly safe, this whistleblower turned to the French National Commission on Ethics and Alerts in Public Health and the Environment (cnDAspe). The latter opened an inquiry in December 2020 (see its Alert 133).
The cnDAspe informed the Direction Générale du Travail (DGT) – the French supervisory authority with jurisdiction over PPE – which, after investigation, published a notice in October 2021. This states that 3M has modified the usage instructions for Proflow asbestos masks and has been fitting them with a low airflow indicator since July 2020. The notice prohibited the use of masks without this device.
As a result of the alert passed on by the ETUC, the Dutch Trade Union Confederation (FNV) recommended to all users in the Netherlands to immediately stop working with 3M Proflow asbestos masks manufactured before introduction of the airflow indicator.
At a recent meeting held by the FNV with 3M’s Benelux managers, in which one of the ETUI’s experts was able to participate, the manufacturer firmly denied any quality problems potentially affecting its asbestos protective masks. However, many questions remained unanswered: what had happened to the Proflow asbestos masks without the airflow indicator ? Were they still in use? Had they been recalled by the manufacturer throughout Europe? What was the precision of the airflow indicator ? What about the alarm (apart from those for clogged filters or low battery level) warning a user of a possible drop in airflow below 160 L/min during mask use?
With the cnDAspe and DGT inquiries ongoing, it is recommended that this alert be passed on to all asbestos workers using these masks on asbestos removal sites in Europe. Pending further information and in application of the precautionary principle, the FNV recommendations should be applied throughout Europe.
https://news.belgium.be/fr/reconnaissance-de-trois-nouvelles-maladies-professionnelles
https://www.lalibre.be/belgique/societe/2022/05/24/amiante-les-malades-du-cancer-de-lovaire-pourront-etre-indemnisees-5WOQEORVGFFOBDGKG5AWIKTWR4/
Amiante: les malades du cancer de l'ovaire pourront être indemnisées
La commission des Affaires sociales de la Chambre a approuvé mardi à l'unanimité une proposition de loi de Catherine Fonck (Les Engagés) co-signée par la N-VA et la majorité qui ouvre la voie à l'indemnisation des femmes malades du cancer de l'ovaire à la suite d'une exposition à l'amiante.
Belga
Catherine Fonck (Les Engagés) était à l'origine de la proposition de loi. ©BELGA
Plus de dix ans après la création du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante, la Chambre a adopté, en 2019, une loi contenant de nouvelles avancées en faveur des victimes de ce matériau toxique. Elle a entre autres élargi la liste des maladies indemnisables. Actuellement, le mésothéliome, le cancer pulmonaire, le cancer du larynx, l'asbestose et d'autres maladies pleurales sont reconnus comme pouvant être liés à l'amiante et indemnisés par le Fonds amiante en Belgique.
Le cancer de l'ovaire n'avait pas été retenu à l'époque. Or, l'amiante est reconnu comme cancérogène pour l'ovaire depuis 2009 par le Centre international de recherche sur le cancer, a rappelé la députée. Une étude datant de 2011 avait démontré une augmentation de 77% du cancer de l'ovaire chez les femmes exposées à l'amiante, notamment dans les secteurs de la fabrication textiles, l'exploitation minière, la production de ciment, la fabrication de matériaux de frottement. L'exposition à l'amiante a également pu survenir à cause du nettoyage des vêtements de travail du conjoint. Il faut noter que ce cancer peut se déclarer parfois 10 ou 20 ans après l'exposition.
Pour ouvrir la voie à cette indemnisation, le conseil des ministres a approuvé vendredi un arrêté royal qui inclut ce cancer dans la liste des maladies professionnelles. De la sorte, la charge de la preuve pour les malades sera réduite. "Je me réjouis que ces personnes, qui sont souvent déjà très affaiblies, soient préservées de toute la paperasserie et des procédures à suivre pour être indemnisées. Le traitement de leur dossier sera accéléré et elles seront indemnisées plus rapidement", a expliqué le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.
Un arrêté royal va être publié prochainement, comportant les critères nécessaires à la reconnaissance.