Le prix Robert Tressell est décerné à une personne qui a fourni un service et un engagement exceptionnels aux travailleurs du Royaume-Uni en faisant campagne pour un environnement de travail sûr et en aidant ceux qui ont été blessés ou souffrent de maladies professionnelles.
Le 2 mai dernier c'est avec une grande surprise et quelque émotion qu'Eric Jonckheere a appris qu'il était lauréat de ce prix.
A cette occasion, un groupe d'associations contre l'amiante a publié un communiqué.
Le 19 mai, Johnson & Johnson (J&J), le plus grand fabricant de produits de santé de la planète, a annoncé l’arrêt des ventes de son produit-vedette : la poudre de talc pour bébé « Johnson Baby Powder » aux États-Unis et au Canada.
19 400 procédures judiciaires ont été engagées contre la multinationale principalement par des femmes américaines victimes d’un cancer de l’ovaire ou d’un mésothéliome, après avoir utilisé des produits à base de talc pour leur hygiène intime. A Saint-Louis (Missouri) en 2018 J&J a été condamné à verser 4,69 millions de dollars suite à l’action menée par 22 femmes et leurs familles.
J&J annonce que la vente de produits à base de talc, interrompue aux USA et au Canada, se poursuivra dans les autres pays.
La Belgique est concernée. L’Abeva souhaite alerter Madame Maggie De Block, ministre de la Santé.
Cette présence d’amiante dans le talc est connue de longue date. Elle est liée à l’histoire géologique des mines de talc. Dans ces gisements, le talc coexiste à l’état naturel avec divers minéraux, parmi lesquels peuvent se trouver diverses variétés d’amiante.
En France, en 2012, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (l’Anses) avait publié une étude sur la possible contamination de talcs par des fibres et émis des recommandations.
Aux États-Unis des analyses récentes par microscopie électronique de la Food and Drug Administration (FDA) sur des lots de « Johnson Baby Powder » ont révélé une contamination par de l’amiante chrysotile chinois.
Cela n’empêche pas J&J de continuer à nier la présence d’amiante dans ses produits à base de talc et d’annoncer une poursuite des ventes dans les autres pays hors USA et Canada. Cette annonce est une infamie. Comme si la vie d’un Asiatique, d’un Latino-américain ou d’un Européen avait moins de prix que celle d’un citoyen Nord-américain.
Elle est d’autant plus inacceptable que des produits de substitution, tels que par exemple des poudres à base d’amidon de maïs, existent depuis longtemps.
Face à tant de cynisme, les états doivent réagir. Ils n’ont aucune raison d’accepter d’importer des produits retirés du marché en Amérique du Nord. Ils doivent refuser ce double standard et protéger leurs citoyens.
En Europe, où l’amiante est interdit depuis 2005, le contrôle des importations ne devrait théoriquement pas poser de problèmes.
En fait il se heurte à trois difficultés :
1) Il n’existe pas de cartographie exhaustive donnant la composition des minéraux présents dans toutes les mines de talc de la planète.
2) Il n’existe pas d’étiquetage des produits mis en vente permettant une traçabilité de l’origine exacte du talc et sa composition.
3) Des méthodes d’analyse obsolètes qui ne permettent pas de repérer des fibres d’amiante sont encore utilisées.
En l’absence de données validées, l’Abeva demande un renforcement des contrôles en Belgique et dans l’Union européenne. La recherche d’une présence éventuelle d’amiante dans les produits à base de talc doit utiliser la méthode d’analyse la plus sensible et la plus fiable : la microscopie électronique à transmission (TEM) qui permet de repérer et d’identifier des fibres invisibles en microscopie optique.
L’Abeva s’unit à d’autres organisations internationales de défenses des victimes et demande la mise en oeuvre des recommandations faites par l’Anses (France) en 2012 et notamment :
- une cartographie des gisements de talc avec identification des autres fibres minérales,
- la recherche systématique, par microscopie électronique, de fibres asbestiformes dans les produits contenant du talc avant leur mise sur le marché, - l’application de la réglementation sur l’amiante, en cas de découverte de ces fibres,
- la protection des salariés exposés au talc en milieu professionnel par les mesures de prévention réglementaires applicables à l’amiante.
Eric Jonckheere Président
COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'ABEVA
Le 14 novembre 2019,
AMIANTE : Encore dans nos écoles !
Un danger réel mais toujours pas prioritaire.
L’association belge des victimes de l’amiante (ABEVA) dénonce de manière répétée la présence d’amiante dans de nombreux établissements scolaires.
L’article, publié ce jeudi 14 novembre dans La Libre Belgique, fait référence à la vétusté de nombreuses écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles qui « tombent en ruine ». Le Ministre Daerden parle de 43% de bâtiments préfabriqués installés à la hâte il y a bien des décennies.
Pour l’Abeva, l’amiante est plus que probablement présent dans ces bâtiments comme l’avait indiqué, en février 2015 déjà, l’émission « Question à la Une » de la RTBF. Ce reportage pointait les dangers de l’amiante dans les écoles et le criant manque d’information et de moyens consacrés à assainir ces lieux de vie fréquentés par des enfants, plus sensibles encore que les adultes aux risques posés par par l’amiante. Risques qui ne sont pas visibles immédiatement mais qui n’en sont pas moins réels.
L’amiante dans les établissements scolaires est une longue histoire de mise en danger des personnels et des élèves. Malgré les risques avérés, mais souvent tus, parmi les personnels, c’est aussi une prise de conscience tardive des responsables pour gérer cet amiante et lancer les travaux.
L’Abeva invite les associations de parents, d’élèves et les enseignants à consulter les « inventaires amiante » ! Sont-ils accessibles et à jour ?
L’Abeva rappelle à l’occasion de cette prise de conscience de la vétusté des bâtiments scolaires et l’impérieuse nécessité de prendre enfin en compte avec sérieux cette problématique de santé publique.
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Rotterdam Convention COP 9
Asian delegation slams the failure for the 7th time to list chrysotile asbestos onto the Rotterdam Convention due to unethical veto of asbestos producer countries and their allies.
The delegation welcomes the first vote in the Convention’s history and the precedent now set for chemical listing reform at COP 10 in 2021.